L’intelligence collective, ça vient d'où?
L’idée qu’il puisse exister une « intelligence collective » remonte assez loin.
Aristote dans la Politique énonce « […] il est possible que de nombreux individus, dont aucun n'est un homme vertueux, quand ils s'assemblent soient meilleurs que les gens dont il a été question, non pas individuellement mais collectivement, comme les repas collectifs sont meilleurs que ceux qui sont organisés aux frais d'une seule personne.(1) ». Une interprétation moderne de ce passage (bien que discutée) suggère une première référence à l’intelligence collective.
Au 18ème siècle, Condorcet énonce le théorème du jury . Selon lui, la probabilité pour qu’une assemblée prenne collectivement une bonne décision (2), augmente avec le nombre de votants et tend vers la certitude (en posant la contrainte d’une probabilité supérieure à 50% que chaque individu prenne la bonne décision).
Au 19ème siècle, Ernest Renan convoque le principe du « plébiscite permanent (3)» pour construire le concept de Nation. C’est dans sa définition, l’expression d’un consentement qui établit une personnalité collective.
Bien que ne soient pas posés les termes d’une intelligence collective, ces énoncés introduisent l’idée d’une résultante collective porteuse d’une plus grande valeur que chacun des éléments qui la composent.
C’est au 20ème siècle que se formalise l'idée.
Un de ses précurseurs est l’entomologiste Wheeler qui, en 1910, propose l’existence de superorganismes, composés d’individus collaborant de manière tellement étroite, qu’il devient impossible de les distinguer d’un seul être.
Les concepts de « conscience collective » (Durckeim), de « noosphère » (Vernadsky et Teilhard de Chardin), de « cerveau global » (Russel) convergeront vers l’établissement d’un lien entre une intelligence collective et l’efficacité des organisations, sous la forme par exemple d’un QI collectif, concept formé par Douglas Engerlbart(4) en 1994.
L’intelligence collective est aujourd’hui entendue comme un moyen au service de la résolution d’une problématique, plus efficace que la mobilisation isolée des individus composant le groupe. C’est un concept intimement lié à l’analyse de l’efficacité des organisations. Elle résulte de la qualité d’interaction entre les membres du groupe pour mobiliser au mieux les intelligences distribuées.
L’intelligence collective constitue le graal pour les organisations, où le mouvement par la création et l’innovation sont les principaux moteurs du succès.
Mais nous en parlerons dans un prochain épisode!
Les outils de mobilisation de l’intelligence collective sont nombreux. Le numérique est un facilitateur et Quaeso apporte une solution pour les organisations soucieuses de faire émerger l’intelligence de leur groupe. Les équipes de Quaeso sauront le cas échéant apporter leur expertise pour vous permettre de mener à bien tous vos projets d’intelligence collective.
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(1) Politique, III, 11, 1281 b 1 - 42
